Playlist
Iridescence, un col de plumes synthétiques pour exprimer ses émotions. Vêtement d’une grande beauté, vêtement rituel. Rituel de communication — séduction.
Curious Rituals, rituels numériques, gestuelle et postures, objets et situations du quotidien
Object signal. rituel technospirituel, gestuelle et postures, objets et situations du quotidien, communication inter-espèces
G5, rituel diplomatique, protocole, diplomatie interspecifique, un monde où l’humanité n’est plus « maîtresse et possesseuse de la nature »
Renunciation rebellion, le culte du renoncement à la consommation / consumation.
Au départ, l’émotion, son extériorisation. Un moyen d’enrichir la conversation, de donner de l’épaisseur aux interactions, peut-être aussi de les « authentifier » — chacun.e pouvant accéder en direct aux émotions sous-jacentes d’autrui et ainsi juger de sa sincérité (de son authenticité). On glisse vers la façon dont elle est ritualisée, par le vêtement emprunté à une oiseau, d’une grande beauté. D’un rituel à l’autre, on découvre toute une gamme : rituels du quotidien exécutés de façon mécanique, parfois sans être conscientisés mais en réponse à un signal biophysique, rituels relationnels, rituels communicationnels, rituels diplomatiques, rituels spirituels. Enfin le rituel se fait culte, cérémonie. On revient aux émotions, celles qui sont convoquées chez celleux qui pratiquent comme chez celleux qui regardent.
Comment il est question de rendre les émotions ressenties apparentes et publiques, en temps réel. Comme un remède à l’appauvrissement des relations qu’engendrent nos obsessions numériques — curieux rituels, oui — ou encore à la polarisation du débat et à la violence qu’elle engendre ? Lire les émotions, n’est-ce pas la promesse d’entrer plus facilement en empathie ? Comment le caractère oppressif des dispositifs — vêtements très travaillés, évoquant des armures, imaginés par des hommes, portés par des femmes — qui publicisent l’intime à l’extrême n’est pas interrogé. Comment est valorisé le caractère relationnel, la valeur d’échange crée, la façon dont ferait communauté cet affichage émotionnel. Comment cette mise au jour est ritualisée, esthétisée, dans Iridescence et comment ça rapproche l’affichage des émotions du rituel religieux de Renunciation Rebellion — la désobéissance civile comme un culte ?!
Une forme de religion des émotions apparentes ? Une injonction, obligation à partager tout ressenti. Pour satisfaire quelle demande sociale ? Au bénéfice de qui ? À quelle fin ? À quel prix ?
Rebond
J’imagine une religion de la transparence émotionnelle, dont le dogme est que tout doit être montré, lisible de toutes et tous pour le bien-être du collectif ou comme une offrande à l’univers. Je pense aux Aléuons dans L’Espace d’un An de Becky Chambers, qui communiquent exclusivement par la couleur de leur épiderme. J’imagine aussi en contrepoint une pratique martiale, contagieuse, de l’opacité émotionnelle, un entraînement, une discipline mentale qui permettrait de déjouer les capteurs omniprésents et de projeter des émotions simulées pour protéger l’émotion vraie, ressentie des regards (et se protéger soi).