À propos
Dans le meilleur des cas, mes histoires sont des figures de ficelles suggestives ; elles aspirent à un tissage plus dense mais qui laisserait le motif ouvert, avec des points d’attache se ramifiant pour les personnes encore à venir qui les raconteront. J’espère que vous-même transformerez certaines parties de cette histoire. J’espère que vous l’emmènerez ailleurs et que vous la complèterez, que vous la contesterez et que vous l’étofferez, que vous imaginerez d’autres manières de vivre des Camille.
Donna Haraway — Histoires de Camille, Les enfants du Compost
Il est des œuvres qui transforment, qui nous transforment et transforment le monde où nous existons avec d’autres. Les Histoires de Camille en sont. Contagieuses, généreuses, ouvertes à tous vents, jubilatoires… profondes. D’une profondeur qui donne envie d’y plonger les mains. « Figures de ficelles suggestives », pelotes de fils à tirer, elles esquissent, nous mettent sur un chemin tout en zigzags et traverses, qui se dessine à plusieurs, qui assume ses tensions et contradictions, ses ombres, ses errements. Ses bizarreries.
Bizarre, le présent l’est assurément, chaque jour plus incertain, imprévisible, à bien des égards incompréhensible. Embrasser l’improbable, l’inimaginé, le bizarre en nous et autour de nous, n’est-il pas la plus grande des sagesses ? C’est du moins le pari que nous tentons avec Futurons !
Et Ferments de Futurs, est un peu notre ressourcerie, là où nous déposons pour le proposer au tissage ce qui imprègne nos imaginaires. C’est un détour par les arts, leurs fabulations et spéculations, par le jeu, le faire, défaire, refaire ensemble. C’est une attention portée à ce qui s’invente dans les marges pour rendre un monde abimé habitable. C’est un espace ouvert, partagé, où se ressourcer pour mieux préparer — se préparer à — ce futur qu’il est illusoire de chercher à prédire.
Le futur, comme le présent, sera bizarre, il ne tient qu’à nous d’apprendre à le chérir comme un espace de possibles à inventer. Bienvenue !
Bizarre… le moment que nous vivons, ce présent, chaque jour plus incertain, chaotique, à bien des égards incompréhensible. Bizarre… et angoissant. Qui, à force de se dérober à nous, nous enferme dans une perpétuelle urgence et jette un voile opaque sur le futur.
L’avenir, hier radieux, devient un inconnu sur lequel nous ne projetons plus que nos peurs. Un lieu où « sont les dragons ». Les mêmes qui jadis peuplaient les confins inexplorés de la Terre.
Spéculer, fabuler, embrasser l’improbable, l’inimaginé, le bizarre en nous et autour de nous ne serait-il pas alors aujourd’hui la plus grande des sagesses ? C’est le pari que nous faisons avec Futurons !
Collectif d’éducation populaire nous créons des tiers-espaces où s’inventent des futurs pluriels pour accompagner la refondation de nos modèles de société.
Ferments de Futurs, est notre (res)source, là où nous venons nous inspirer, prendre force, nous questionner. Là où nous déposons pour le donner en partage, ce qui, des arts et de la création contemporaine, imprègne nos imaginaires. C’est un détour, nous semble t’il vital, par la fabulation, la spéculation, par le jeu, le faire, défaire, refaire ensemble. C’est une attention portée à ce qui s’invente dans les marges pour rendre un monde abimé habitable. C’est un espace ouvert, partagé, où décentrer nos regards pour mieux préparer — se préparer à — ce futur qu’il est illusoire de chercher à prédire.
Le futur, comme le présent, sera bizarre, il ne tient qu’à nous d’apprendre à le chérir comme un espace de possibles à inventer. Bienvenue !