Sous l’influence de l’évolution rapide des technologies et de leurs promesses sans fin, les systèmes autonomes et les algorithmes toujours plus complexes qui les gouvernent ont de plus en plus fréquemment à résoudre des situations nécessitant une certaine forme de raisonnement moral. Véhicules autonomes et robots guerriers en sont de parfaits exemples en raison de la complexité des tâches qu’ils doivent accomplir. Et ce sont d’ailleurs ce type de systèmes, qui mettent en jeu des vies humaines, qui focalisent notre attention et les débats éthiques en matière d’intelligence artificielle. Mais qu’en est-il des objets plus banals et insignifiants de notre vie quotidienne ? Bientôt, nos objets «intelligents» domestiques pourraient également avoir besoin de capacités morales car «ils en savent trop» sur nous pour adopter une position neutre. Si une machine à café « intelligente » connaît les problèmes cardiaques de son ou de sa propriétaire, doit-elle accepter de préparer un café quand iel en demande un ?
Même dans une situation aussi banale, les «décisions» que seront amenés à prendre nos objets «intelligents» ne pourront pas satisfaire toutes les parties concernées : le système sera conçu pour prendre en compte certaines données, pour traiter un certain type d’informations selon un certain type de logique. Comment ces choix sont-ils définis et par qui ? Et puis, la nature de l’éthique étant très subjective, comment les machines composeront-elles avec la variété de nos profils, cultures et croyances ?
Ethical Things examine comment un objet, confronté à des dilemmes éthiques quotidiens, peut garder une dose d’humanité dans sa décision finale tout en restant suffisamment flexible pour s’adapter à divers systèmes de valeur. Pour y parvenir, notre « ventilateur éthique » se connecte à un site web de crowdsourcing chaque fois qu’il est confronté à un dilemme éthique. Il est conçu pour permettre à l’utilisateurice de renseigner diverses informations — tels que la religion, le diplôme, le sexe et l’âge — qui serviront de critères pour choisir lea travailleureuse lui « ressemblant » le plus et qui sera amené.e à guider les actions de l’objet en réponse au dilemme rencontré, de sorte à humaniser sa décision.
