Notre stade actuel d’évolution technologique, notamment le développement de la biologie synthétique et de l’intelligence artificielle, rend obsolètes les dichotomies traditionnelles naturel / artificiel, matériel / numérique, humain / non-humain. La ville de Linz incarne cette condition alors qu’elle passe d’un centre industriel pollué à une future locomotive de la culture et de la technologie bionumériques.
Le projet PhotoSynthetica Tower envisage la matérialisation architecturale de cette transition. À l’échelle de la ville, il apparaît comme un organisme synthétique complexe dans lequel bactéries, essaims de machines et autres formes d’intelligence animale deviennent, aux côtés des humains, des bio-citoyens contribuant ainsi à la formation et à la transformation du paysage urbain de la ville.
La morphologie de PhotoSynthetica Tower et son échelle favorisent un effet microclimatique significatif sur les vents dominants, générant suffisamment de courants d’air et de turbulences pour forcer à la fois les graines et les particules polluantes en suspension dans l’air à passer à travers sa peau poreuse. Chaque module du revêtement est alors activé pour remplir une fonction biologique unique. Certains composants sont ainsi des photo-bioréacteurs, des contenants en bioplastique imprimés sur mesure qui concentrent la lumière du soleil pour nourrir les cultures de micro-algues vivantes et libèrent de l’oxygène ou prendre, la nuit, des teintes luminescentes.